En souvenir de V. Giscard d’Estaing

 

En 1995, étant alors président national d’une association de malades, j’ai été invité à un colloque organisé à l’Assemblée nationale et fêtant les 20 ans de la Loi sur le Handicap votée à la demande du président Valéry GISCARD d’ESTAING

 Cette journée se terminait par un discours de ce dernier, devant 200 présidents comme moi, gérant des associations de malades ou d’accidentés de toutes sortes.

Dire qu’il était brillant est en dessous de la vérité. Regardant à peine ses notes, il a parlé presque deux heures, montrant sa maîtrise du sujet.

Il y a un an, je lui ai donc écrit afin d’avoir copie de ce discours.

Il m’a répondu un mois plus tard afin de s’excuser de n’avoir pas archivé ce discours après l’avoir recherché…Une lettre désolée et simple.

Je venais de découvrir l’Assemblée nationale en 1995, déjeunant avec certains députés dans un restau proche, bondé, préféré visiblement à celui de cette institution. Je pense plus simplement que ces élus voulaient rester avec des responsables associatifs.

On cite comme son bilan, outre qu’il était un partisan acharné de l’Europe, (j’ai participé à la protection d’Helmut SCHMIDT, chancelier allemand, venu à Paris et invité à l’Hôtel de Ville. Avec un collègue nous devions surveiller le BHV et avons bloqué la vente d’un fusil de chasse avec cartouches…Nous avons pu aussi visiter les locaux de réparations et de couture.), on cite également la majorité portée à 18 ans au lieu de 21, la loi Veil permettant l’avortement, pour laquelle il a assisté fortement sa ministre lourdement attaquée au point d’en pleurer en pleine session parlementaire ;

On cite enfin le droit des épouses d’avoir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari, le divorce par consentement mutuel, la saisine simplifiée du conseil constitutionnel, etc…

Qu’a donc apporté cette Loi ? L’obligation d’employer un pourcentage de personnes handicapées, par rapport au nombre d’employés ou d’ouvriers.

Cela a été étendu aux trois fonctions publiques. Des sanctions en cas de manquement sont prévues.

L’allocation pour adulte handicapé (AAH), la reconnaissance de l’ensemble des personnes handicapées, dépassant les Lois ne concernant que les victimes des guerres ou des accidents de travail et accidents de la route. ? Les CO TO REP – commissions d’orientation et réadaptation professionnelles – dont j’ai été membre dans mon d département, devenues les actuelles MDPH – maisons départementales des personnes handicapées-.

Là, ont été prises en compte les pathologies survenant à la naissance ou suite à maladies contractées au cours de la vie.

J’ai pu rendre un témoignage ce matin sur RMC en faisant le 32 16. Il ressort des autres interventions, dont celle d’un technicien de l’ORTF qui est allé le long des 7 ans de mandat couvrir les vœux du président et les soirées « au coin du feu ». Demandant de longues préparations, « VGE » venait lui-même à l’arrivée matinale des ouvriers, commandait café et croissants et petit-déjeunait avec eux longuement.

Avec le temps, le président les connaissait tous, et demandait des nouvelles des parents de chacun, avec une mémoire sans faille.

Galant, il ne supportait pas de voir une dame debout s’il avait un siège, ce monsieur en a été témoin lors des NOELS à l’Elysée.

Lors d’une soirée au coin du feu, si la cheminée était fausse, le feu était vrai et avait mal pris, faisant une fumée épaisse et étouffante.

Le président arrive, et tout le monde s’attend au report de l’enregistrement. Que nenni le chef de l’Etat les aide à chasser la fumée, reste avec eux, et assume son entretien.

Une autre anecdote me vient en mémoire. Jacques CHIRAC devenu maire de Paris, ville pour laquelle le Préfet de Police assumait cette fonction depuis la Révolution, maire proche des policiers parisiens, proposait de leur verser une prime mensuelle importance, calculée en fonction des grades des membres de la PP -préfecture de Police de Paris.

Cela couroussa vivement VGE et son ministre de de l’intérieur (je ne sais plus s’il s’agissait de BONNET ou de PONIATOWSKI)

Un autre souvenir. Policier, on participe au service d’ordre des 14 juillet, et tout fonctionnaire n’étant pas en congés annuels, était pris automatiquement.

VGE a décidé de changer le parcours habituel du défilé, et a séparé les véhicules lourds militaires et des pompiers, ainsi que les blindés de tous poids, qui avait l’honneur d’être avec l’infanterie de la Garde Républicaine et la Légion Etrangère.

Après avoir rempli mon office de contrôle d’un immeuble parisien en entier, un gardien resté sur le trottoir devant l’entrée, un tireur d’élite sur le toit, un gars des RG sur six maisons je suis invité par les occupants du 4° étage à regarder le défilé depuis leur grand balcon, avec eux. Je refuse poliment une boisson, je suis au travail !

Au passage des chars, le tremblement des murs a été important. Le balcon ressentait les ondes de choc provenant du poids intense des AMX 30, le 30 disant 30 tonnes. D’autres blindés étaient encore plus lourds :

Nous avons eu peur. J’apprendrai plus tard que l’ancien parcours a été repris, les maisons ayant des fissures s’ajoutant au goudron des routes à refaire. Souci avec les assureurs, refusant de payer les réparations…

Enfin, le président a demandé la modification du rythme de la Marseillaise. Cela n’a pas été préservé, un rythme plus lent d’un chant « révolutionnaire, de guerre et de victoire » n’avait guère de sens historique ni musical.

A vouloir changer la société, on peut aller trop loin…

                                   Dominique BAGUET

 

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