Eric MASSON tué par un dealer…
Vieux briscard, en retraite depuis 19 ans.
Déjà “de mon temps”, on annonçait que les jeunes remplaçants des truands âgés, moins impulsifs, poseraient problème grave de violence.
Nous y sommes.
Soit par peur, soit par le fait de regarder des jeux violents banalisant tuer un homme, soit le mélange des deux, nous donnent une violence irrationnelle.
Je n’oublierai jamais un de mes premiers gardés à vue pour des cambriolages à PARIS.
Assez sympa, il a accepté de discuter librement voyant en moi un jeunot à instruire…
Il me confié une chose que je n’oublierai jamais. Il me dit n’avoir sur lui qu’une plume – surnom d’un petit-pied de biche dissimulable sous la manche de veste et n’être jamais armé…
Il complète… “ Je ne tiens pas à être guillotiné”.
Si besoin en était, voilà une preuve que la peine de mort était bien dissuasive.
–Cela me rappelle ma première bavure. Je pars faire des constatations de casse. Je prends l’escalier étroit et raide, j’ai du mal à trouver l’appartement…Un jeune gars descend rapidement avec un sac ce sport. Il me dit d’aller plus haut Je viens de croiser le casseur! Inspecteur la Bavure…
Mes collègues vont rigoler, pas moi…J’ai appris là que souvent, le gars en rez de chaussée sortant de l’ascenseur, est le mec que l’on recherche. Cela m’est arrivé des dizaines de fois.
–Cette jeunesse devenue vite armée car les armes viennent facilement d’Europe centrale- se servant de ces armes, changent la hauteur des risques pour nos collègues actifs. J’ai appris des anciens qu’aucune intervention est banale. Mais avec le temps, on devient trop sûr de soi, moins vigilant. Cela arrive quand on a une bonne vingtaine d’années de Poli cela devise de la Police est “ PROPATRIA VIGILANT “; Les flics protègent…
–Appelé par la salle de commandement, un équipage constate un flag de deal et décide d’interpeller.
–Avignon est connue comme petit plaque tournante, comme Grenoble, pour la came. Nous sommes de tout cœur avec la compagne pacsée d’Éric et leurs deux enfants de 7 et 5 ans.
La colère monte, monte…Après Stéphanie, égorgée il y a quelques jours seulement, encore une autre victime du devoir
–Faire la guerre aux marchands de stups, pourquoi pas Mais il faut en donner tous les moyens !
Enfin, on ne peut rester sans évoquer la jeune mère de famille de 33 ans recevant des balles dans les jambes, puis brûlée vive par son ex compagnon, récidiviste. Tuer en brulant sa compagne n’est pas une pratique habituelle en France.
–J’ai été sensible dans mon travail aux violences féminines Sur le quartier qui m’incombait, des femmes gravement blessées voire tuées, en 20 ans, j’en ai vu de trop .Une étudiante recevant 27 coups de couteau. Le sang pas encore sec, colle aux chaussures. Pauvre gamine tuée car elle ne voulait plus d’un gars qui était honteux d’être rejeté par une femme.
–Une autre a été défigurée au couteau. Le centre hospitalier universitaire de NANCY, bien réputé, a su utiliser des sangsues pour capter les hématomes. La chirurgie esthétique a compensé les cicatrices.
–Des réunions avec les associations, j’en ai fait plusieurs La demande des “féministes “ pour des policiers formés, on leur prouvait nos compétences. Elles demandaient beaucoup de dispositifs particuliers et le mêmes propos que maintenant et avaient déjà cours dans les années 1980 Cela lasse !
Il faut moins de baratin et plus de réaction efficace. Ces associations reprochent aux institutions d’avoir des trous dans la raquette. Pas impossible Mais alors, pourquoi ne se chargent-elles pas de combler le trou ? Combien de fois je suis parti en perquise pour récupérer les armes d’un mari violent. Sauf menaces avec arme, des saisies administratives au moins.
Pour rappel la Police a subi 59 suicides en 2019, et 7500 Blessés. Pour satisfaire la RGPP et économiser de l’argent, 13 700 gendarmes et policiers ont été supprimés…Quelle faute avec l’actuel terrorisme
L’idée de personnels – deux par service- spécialisés pour l’accueil des plaignantes, pourquoi pas. Mais c’est surtout les suites données aux plaintes qui comptent. Agir en flag, mettre en GAV, perquise, etc…La réaction doit être rapide et forte, et donc avoir des procéduriers destinés à ces missions disponibles.
–L’ancienne forme des services de quartier, la Police de proximité, permettait cette réaction rapide .Mais nos collègues sont lourdement pris par les flags divers et les GAV nombreuses. Créer un service spécialisé, pourquoi pas, en le rattachant à un service social
Lors d’une réunion fort sympa avec des représentantes féminines, je les ai vues surprises quand j’ai émis la difficulté de comprendre les “non-dit”. Elles nous prenaient pour des nuls ! Idem à Paris, en Brigade des Mineurs, le juge des enfants – un par arrondissement- a organisé une réunion avec une bonne quarantaine d’assistantes sociales qui nous attendaient au virage…
Elles nous demandent nos références Au niveau diplôme, nous sommes trois, dont une jeune femme. Elle a été assistante sociale, mon chef d’équipe, éducateur des prisons – où il n’en pouvait plus et moi éducateur non diplômé mais reçu en école, ayant travaillé en centre de semi-liberté de Montbéliard…
Là, elles sont pris une baffe verbale Le jeune juge était aux anges, voulant une collaboration sans à prioris souvent liés à mai 68.On a pu faire un bon travail avec un tiers d’entre elles
–Essentiellement des AS scolaires. Nous revoilà sur les mêmes sujets. Travailler en bonne entente
Lassant de constater comme on avance en France à la vitesse des escargots.
On en arrive à donner une amende si une femme considère qu’on a eu sur elle un regard insistant ! Inventer des brimades anti “relou”, on ferait mieux de les mettre sur les violences physiques pour un suivi rapide.
Mme SCHIAPPAS doit aider L’action sur les violences et les crimes.
Combien de fois avons nous conduit une maman et ses enfants dans des établissements destinés aux “femmes battues”. Un établissement recevait les femmes sans enfant, un établissement familial celles avec enfants. J’avais d’excellentes relations, surtout avec le gîte familial, un des éducateurs ayant passé le concours d’éducateur avec moi. Et le directeur proche des policiers car sachant notre rôle.
Là aussi, le relationnel entre partenaires compte énormément.
D.B